Comment interpréter le flot d’informations issues du monde de la recherche ?
Il est d’abord utile de comprendre quel type d’études a produit le résultat affiché. Si les travaux ont été menés en laboratoire ou sur des animaux, il s’agit d’études précliniques et leurs résultats doivent toujours être considérés comme préliminaires. S’il s’agit d’études dites d’observation, elles peuvent révéler l’existence d’un lien entre deux facteurs, mais elles ne prouvent pas qu’un facteur soit la cause de l’autre. Les études qualifiées de méta-analyses sont a priori importantes parce qu’elles combinent les résultats de nombreuses études différentes et font appel à des techniques statistiques sophistiquées pour en extraire les données pertinentes. Enfin, les essais cliniques dits « contrôlés et randomisés » représentent le nec plus ultra de la recherche médicale et, en réalité, ce sont les seuls permettant de prouver si un type d’intervention (médicament, aliment, etc.) apporte des bénéfices sans engendrer d’effets nocifs.
Il est recommandé de vérifier que les résultats affichés sont issus de publications dans des revues à comité de lecture et de ne pas s’arrêter aux titres accrocheurs qui transforment ces résultats de la recherche en formules simplificatrices.
Il faut savoir qu’il n’est pas rare que des études publiées dans des revues prestigieuses soient contredites ou modifiées par des recherches ultérieures. C’est peut-être frustrant, mais toute information nouvelle, à condition qu’elle soit bien étayée, est à prendre en considération, même si elle jette un doute sur des faits qu’on croyait établis. Cette observation ne signifie nullement qu’il serait préférable d’attendre une nouvelle étude avant d’agir en matière de prévention : elle incite plutôt à une mise en œuvre raisonnée du principe de précaution.
Enfin, la lecture d’un résultat de recherche, pris isolément, ne doit pas nécessairement induire une modification de son comportement individuel. Pour ne pas négliger d’éventuelles conséquences insoupçonnées, il est préférable d’en discuter avec son médecin.