retour vers la page d'accueil qu'est-ce qu'un cancer glossaire

Détecter tôt

Les examens de dépistage

Pour chaque cancer qui se dépiste, il existe un examen de référence pour une population donnée. Cet examen de dépistage permet de détecter, en l’absence de symptômes, des anomalies pouvant faire suspecter une lésion précancéreuse ou un cancer. Lorsqu’une anomalie est décelée, des examens complémentaires plus approfondis sont alors nécessaires pour confirmer ou non la suspicion de cancer.

Le résultat d’un test de dépistage n’est donc pas un diagnostic : au final, seuls le prélèvement et l’analyse des cellules et tissus concernés (examens anatomocyto- pathologiques) permettent de poser avec certitude le diagnostic de cancer.

Actuellement, des examens de dépistage sont proposés principalement pour le cancer du sein, le cancer colorectal, les cancers du col de l'utérus, de la prostate et de la peau. Le type d’examen et la périodicité peuvent varier en fonction de l’âge et des antécédents personnels ou familiaux.

Le dépistage du cancer du sein

L’examen de dépistage du cancer colorectal

L’examen de dépistage du cancer du col de l’utérus

L’examen de dépistage du cancer de la prostate

Le mode de détection précoce du mélanome

Le dépistage du cancer du sein

C’est quoi ?

L’examen de dépistage de référence pour le cancer du sein est la mammographie, c’est-à-dire un examen radiologique des seins.

Pour qui ?

Le dépistage du cancer du sein est recommandé aux femmes entre 50 et 74 ans. C’est dans cette tranche d’âge que les femmes ont le plus de risques de développer un cancer du sein et que le dépistage est le plus efficace. Mais en fonction de l’histoire personnelle de chaque femme (antécédents personnels ou familiaux, prédisposition génétique…), un suivi plus précoce peut être proposé.

A quelle fréquence ?

La fréquence du dépistage du cancer du sein doit être discutée avec son médecin. Après 50 ans, même si on est en bonne santé, il est recommandé de faire une mammographie tous les deux ans. Dans l’intervalle, il est important d’être attentive à l’apparition de signes suspects sur le sein (palpation d’une boule, rougeur de la peau, écoulement du mamelon...) et de consulter un médecin généraliste ou un gynécologue au moindre doute. Un suivi annuel peut être proposé aux femmes présentant un risque élevé.

Où ?

La mammographie est réalisée dans un centre de radiologie. Dans le cadre du dépistage organisé, le centre de radiologie doit être choisi parmi la liste de professionnels agréés jointe à la lettre d’invitation. Il s’agit d’une liste de radiologues répondant aux critères de qualité du dépistage organisé (formation spécifique, matériel contrôlé et pratique importante de la mammographie).

Comment ça se passe ?

Dans le cadre du programme national de dépistage organisé, les femmes de 50 à 74 ans reçoivent tous les deux ans une lettre d’invitation de la structure chargée du dépistage dans leur département. Il leur suffit alors de prendre rendez-vous avec le radiologue de leur choix parmi la liste de professionnels agréés jointe à la lettre. Leur centre de radiologie habituel figure souvent dans cette liste.

Le radiologue palpe le sein pour s’assurer qu’il n’y a pas d’anomalie. Il réalise ensuite une mammographie complète, c’est-à-dire deux radiographies par sein. Il donne alors une première interprétation des clichés.

S’il n’a décelé aucune anomalie, la mammographie est systématiquement vérifiée par un second radiologue pour un résultat encore plus sûr. Le résultat de cette seconde lecture est envoyé dans un délai d’environ quinze jours. Près de 8% des cancers du sein sont détectés grâce à cette seconde lecture, qui n’existe que dans le cadre du dépistage organisé.

Dans l’hypothèse où une anomalie est décelée, le radiologue peut proposer des examens complémentaires : échographie, prélèvement ou IRM mammaire. En effet, la mammographie permet de voir s’il existe une anomalie dans le sein, mais pas de déterminer avec certitude s’il s’agit ou non d’un cancer.

retour haut de page

L’examen de dépistage du cancer colorectal

C’est quoi ?

Le dépistage du cancer colorectal se fait par deux techniques : le test de recherche de traces de sang dans les selles, suivi d’une coloscopie (examen permettant de visualiser l’intérieur de l’intestin). La coloscopie est prescrite seulement en cas de test positif pour rechercher une cause de saignement digestif. Elle peut être pratiquée directement pour les personnes à risque élevé (antécédent familial ou personnel de polype ou de cancer colorectal…) ou en présence de symptômes.

Pour qui ?

Le dépistage du cancer colorectal est recommandé aux hommes et aux femmes entre 50 et 74 ans. Il peut être proposé en dehors de cette tranche d’âge aux personnes à risque élevé.

A quelle fréquence ?

Après 50 ans, il est généralement recommandé de faire un test de recherche de sang dans les selles tous les deux ans. Dans l’intervalle, il est important de surveiller les signes d'alerte (présence de sang dans les selles, modification soudaine du transit intestinal, douleurs abdominales…) et de consulter un médecin en cas de doute.

Où ?

Le test de recherche de sang dans les selles est à retirer auprès de son médecin traitant et à faire chez soi. La coloscopie est réalisée par un gastro-entérologue, le plus souvent sous anesthésie générale.

Comment ça se passe ?



Le test de recherche de sang dans les selles :

Les hommes et les femmes de 50 à 74 ans sont invités tous les 2 ans par courrier à retirer un test de dépistage chez leur médecin traitant. Compte tenu de l’histoire personnelle de chacun, le médecin traitant détermine si ce test est approprié. Si c’est le cas, il le remet et explique comment l’utiliser. Il informe de la conduite à tenir en cas de test positif.

Le test est simple et à faire chez soi. Il suffit de déposer un petit fragment de selles (matières fécales) sur les plaquettes en carton prévues à cet effet. Il faut ensuite les envoyer au centre de lecture dans l’enveloppe préaffranchie fournie avec le test. Les résultats sont adressés au patient et à son médecin traitant

  • Un test négatif (97 à 98% des cas) signifie qu’aucun saignement n’a été détecté. Mais il peut arriver que certains polypes ou cancers ne saignent pas au moment des prélèvements. Il est donc très important de refaire le test 2 ans plus tard et de surveiller les signes d’alerte dans l’intervalle.

  • Un test positif (2 à 3 % des cas) ne signifie pas que l’on a un cancer : il indique que du sang a été détecté dans les selles. Pour en identifier l’origine, le médecin prescrit alors une coloscopie.

La coloscopie :

Lorsque le médecin prescrit une coloscopie, il explique à son patient la manière dont se déroule cet examen, ses avantages et ses rares complications.

Il s’agit d’un examen qui permet de visualiser l’intérieur de l’intestin à l’aide d’un tube souple comportant des fibres optiques. En plus de cette observation, le médecin peut si nécessaire procéder à une biopsie (prélever un fragment de tissu intestinal) ou enlever des polypes qu’il a repérés.

La coloscopie est réalisée par un gastro-entérologue, le plus souvent sous anesthésie générale. Elle peut être pratiquée en hôpital de jour : la personne sort le soir même de l’examen.

retour haut de page

L’examen de dépistage du cancer du col de l’utérus

C’est quoi ?

Le frottis cervico-utérin est l’examen de dépistage du cancer du col de l'utérus actuellement recommandé.

Pour qui ?

Le frottis est recommandé à toutes les femmes à partir de 25 ans (en métropole, et dès 20 ans dans les DOM-TOM) et jusqu’à 65 ans. Le risque de cancer du col de l’utérus est en effet assez rare avant l’âge de 20/25 ans car il met généralement plusieurs années avant de se développer suite à une infection chronique par un virus, le papillomavirus humain (HPV).

A savoir : même pour les femmes vaccinées contre les papillomavirus, un dépistage régulier par frottis reste indispensable. En effet, la vaccination protège contre certains des virus responsables des cancers du col de l’utérus, mais pas contre la totalité.

A quelle fréquence ?

A un an d’intervalle pour les deux premiers frottis, puis tous les 3 ans si ces deux premiers frottis sont normaux. En fonction de l’histoire personnelle de chaque femme, le médecin pourra proposer un suivi plus rapproché. Entre deux frottis, il est important de rester attentif à la présence de signes inhabituels (saignements inexpliqués…) et de consulter un médecin au moindre doute.

Où ?

Chez le médecin traitant ou le gynécologue. Le frottis peut également être réalisé dans un certain nombre de structures de soins (établissements hospitaliers, centres de santé, laboratoire d’analyses avec une prescription médicale…) ou de prévention (centres d’examens de santé dans le cadre du bilan de santé, centres de planification…).

Comment ça se passe ?

Au cours d’un examen gynécologique, après mise en place d’un spéculum, le médecin traitant ou le gynécologue prélève des cellules sur le col de l’utérus au fond du vagin, à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule. C’est un geste simple et non douloureux qui ne prend que quelques minutes. Le prélèvement est ensuite adressé à un médecin spécialiste, l’anatomopathologiste, pour lecture et interprétation.

retour haut de page

L’examen de dépistage du cancer de la prostate

C’est quoi ?

Le dépistage d’un cancer de la prostate repose sur deux examens complémentaires : le toucher rectal et le dosage du PSA. Le PSA est une protéine fabriquée par la prostate, appelée antigène prostatique spécifique (« prostate specific antigen » en anglais, abrégé en PSA). Il est essentiel d’associer ces deux examens car il arrive parfois que l’on détecte un cancer par le toucher rectal alors que le dosage de PSA ne le laissait pas suspecter. Et inversement, un taux anormal de PSA ne signifie pas forcément qu’il existe un cancer.

Pour le cancer de la prostate, le rapport entre les avantages et les risques du dépistage systématique est encore débattu. La décision de dépister ou non ce cancer doit donc être discutée avec son médecin traitant.

Pour qui ?

Dans la majorité des cas, ce type de dépistage concerne les hommes de 50 ans et plus.

A quelle fréquence ?

Il n’existe pas de recommandation nationale en matière de fréquence de dépistage. L’important est d’en discuter avec son médecin traitant.

Où ?

On s’adresse à son médecin traitant. Il n’existe pas de dépistage organisé du cancer de la prostate, c'est-à-dire que les hommes ne reçoivent pas de courrier les incitant à se faire dépister.

Comment ça se passe ?

Le médecin pratique d’abord un toucher rectal : avec son doigt muni d’un gant, il palpe les contours de la prostate à travers la paroi du rectum afin de détecter d’éventuelles zones dures. C’est un geste simple, rapide et indolore.

En complément du toucher rectal, il prescrit une prise de sang pour évaluer la quantité de PSA dans le sang. Tous les hommes ont dans leur sang du PSA fabriqué par la prostate. C’est un marqueur du fonctionnement de la prostate. L’augmentation de sa valeur est le signe d’une anomalie, qui peut faire suspecter un cancer de la prostate. Il arrive parfois qu’il soit nécessaire de refaire cet examen de sang plusieurs fois pour vérifier l’évolution de ce taux.

Si les résultats révèlent que la quantité de PSA a augmenté, cela ne signifie pas forcément que l’on a un cancer. La valeur du PSA peut aussi s’élever pour d’autres raisons, notamment en cas d’infection ou d’augmentation du volume de la prostate.

Dans ce cas, le médecin adresse le patient à un urologue qui prescrira des examens complémentaires, le plus souvent une échographie ou une biopsie (prélèvement de fragments de la prostate). Seule l’analyse de biopsies de la prostate permet d’affirmer avec certitude s’il s’agit ou non d’un cancer.

retour haut de page

Le mode de détection précoce du mélanome

C’est quoi ?

C’est un repérage visuel des taches ou grains de beauté pouvant faire suspecter un cancer de la peau. Il peut être fait par la personne elle-même en cas de doute sur une tache ou un grain de beauté ayant évolué ; par un médecin au cours d’un examen pour une autre raison ; par un dermatologue lors d’une consultation de dépistage ou lors d’une surveillance dans le cas d’une famille à risque héréditaire.

Les critères de la « règle ABCDE » aident à repérer les signes suspects dès leur apparition :

Asymétrie

A comme Asymétrie :
forme non circulaire, avec deux moitiés qui ne se ressemblent pas.

Bords irreguliers

B comme Bords irréguliers :
bords dentelés, mal délimités.

Couleur non homogene

C comme Couleur non homogène :
présence de plusieurs couleurs (noir, bleu, marron, rouge ou blanc).

diamètre

D comme Diamètre :
diamètre en augmentation, en général supérieur à 6 mm.

E comme Evolution :
toute tache pigmentée qui change d’aspect rapidement (forme, taille, épaisseur, couleur) est un signe d’alerte.

La présence d’un ou plusieurs de ces critères ne signifie pas forcément que l’on a un mélanome, mais il est important de ne pas les négliger et de demander un avis médical sans attendre.

Pour qui ?

Tout le monde est susceptible de développer un mélanome et doit être attentif aux signes d'alerte (règle ABCDE). Mais nous ne sommes pas tous égaux face à ce risque. Une surveillance particulière est donc recommandée aux personnes :

  • à peau claire, cheveux blonds ou roux, qui bronzent difficilement ;

  • avec de nombreux grains de beauté (plus d’une cinquantaine) ;

  • avec des grains de beauté congénitaux (présents dès la naissance) ou atypiques (larges, irréguliers) ;

  • qui ont des antécédents familiaux de mélanome (père, mère, enfants, frère ou sœur ayant eu un mélanome) ;

  • qui ont déjà eu un mélanome (risque de récidive) ;

  • qui ont eu des coups de soleil sévères pendant l’enfance ou l’adolescence ;

  • qui pratiquent fréquemment une activité de plein air.

A quelle fréquence ?

La fréquence doit être évaluée avec son médecin traitant ou son dermatologue en fonction de son niveau de risque. Pour les personnes présentant un risque (avec les caractéristiques ci-dessus), il est recommandé d’effectuer un auto-examen de sa peau régulièrement et de se faire examiner par un dermatologue une fois par an.

Où ?

On peut consulter son médecin traitant qui adressera à un dermatologue les personnes à risque (voir critères ci-dessus) ou présentant une tache suspecte sur la peau. Lorsque le médecin traitant repère un signe suspect, cette suspicion doit être confirmée par un dermatologue. C’est lui qui est expert pour réaliser l’examen de la peau, repérer les signes pouvant faire suspecter un cancer et décider ou non d’enlever l’anomalie suspecte.

Il est possible de bénéficier d’un dépistage gratuit lors de la journée nationale de dépistage des cancers de la peau : elle est organisée chaque année en mai par le Syndicat national des dermatologues, en partenariat avec l’Institut National du Cancer.

Comment ça se passe ?

Les consultations de dépistage ont lieu au cabinet du dermatologue. Il réalise un examen visuel complet de la peau pour repérer les taches ou grains de beauté pouvant faire suspecter un cancer. Il peut s’aider d’un dermoscope, sorte de loupe éclairante et très grossissante qui permet de voir à travers la première épaisseur de l’épiderme. Chez les personnes ayant un grand nombre de taches pigmentées, la réalisation régulière de photos peut être utile pour observer de petits changements qui pourraient passer inaperçus.

Lorsque le dermatologue suspecte fortement un mélanome, il retire la lésion sous anesthésie locale pour la faire analyser. L’intervention est réalisée au cabinet du dermatologue ou à l’hôpital et ne nécessite pas d’hospitalisation. Seul l’examen anatomopathologique (analyse au microscope) du prélèvement permet de confirmer ou non le diagnostic de mélanome.

retour haut de page

En savoir plus

flecheSur le site de l'Institut National du Cancer

flecheAilleurs sur internet