Pour beaucoup de cancers, plus le diagnostic est fait tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison. L’intérêt du diagnostic précoce est ainsi de mieux soigner, c’est-à-dire bien sûr d’augmenter les chances de guérir, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
Les deux moyens d’agir pour permettre un diagnostic précoce sont d’une part le dépistage lorsqu’il existe, c’est-à-dire la pratique d’examens de surveillance en l’absence de symptômes, et d’autre part l’identification des signes d’alerte dès leur apparition.
Par exemple pour le cancer colorectal, le bénéfice du diagnostic précoce est particulièrement important. En effet, le pronostic de ce cancer est étroitement lié à son stade de développement au moment du diagnostic. Ainsi, lorsque ce cancer est dépisté et traité à un stade précoce (stade I, cancer très superficiel dans la paroi de l’intestin), on en guérit dans neuf cas sur dix : le taux de survie 5 ans après le diagnostic est alors de 94%. A contrario, lorsqu’il est détecté tardivement (stade IV, dissémination de métastases dans les organes à distance), les chances de guérison diminuent considérablement : le taux de survie 5 ans après le diagnostic n’est alors plus que de 5%.
Cancer colorectal : taux de survie selon le stade au diagnostic
Stade d’évolution du cancer au moment du diagnostic |
Taux de survie 5 ans après le diagnostic |
Stade I (très superficiel dans la paroi de l’intestin) |
94% |
Stade II (plus profond dans la paroi, pouvant s’étendre à un organe voisin) |
80% |
Stade III (avec atteinte des ganglions autour du côlon) |
47% |
Stade IV (avec atteinte des organes à distance : métastases) |
5% |
Source : Francim (réseau français des registres du cancer), 2007
Le cancer du sein est aussi un cancer qu’il importe de diagnostiquer tôt. C’est possible en particulier grâce au dépistage par mammographie, qui permet de déceler des anomalies de petite taille avant l’apparition de symptômes. L’intérêt réside avant tout dans la réduction de la mortalité et l’amélioration des chances de guérison. On estime ainsi que plus de 3000 vies pourraient être sauvées chaque année en France si toutes les femmes de 50 à 74 ans participaient au programme de dépistage organisé du cancer du sein. Le diagnostic précoce du cancer du sein peut en outre permettre d’éviter des traitements mutilants comme l’ablation totale du sein (mastectomie).
Autre exemple pour lequel le diagnostic précoce offre un intérêt primordial : le mélanome, cancer de la peau le plus grave. Lorsqu’il est détecté à un stade peu développé (quand la tumeur n’est pas trop épaisse et qu’il n’y a pas de métastases), le mélanome peut la plupart du temps être guéri. Le traitement est alors assez simple et consiste à retirer la lésion sous anesthésie locale. En revanche, un diagnostic tardif réduit considérablement les chances de guérison car le mélanome s’étend rapidement à d’autres parties du corps par la dissémination de métastases. Or, les traitements existants des formes avancées de mélanome sont aujourd’hui peu efficaces. Le diagnostic précoce du mélanome représente donc la meilleure chance de guérison.
Ailleurs sur internet
Evaluation épidémiologique des programmes de dépistage des cancers, sur le site de l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS).