Régulièrement, les médias font part de nouvelles alarmantes sur des facteurs cancérogènes de notre environnement. L’environnement inquiète d’autant plus qu’il constitue un risque subi, face auquel on se sent impuissant. Mais les craintes exprimées actuellement sont-elles toutes justifiées ?
De nombreuses études scientifiques sont menées sur l’influence des agents physiques, chimiques ou biologiques suspectés d’être à l’origine de cancers. Cependant, des incertitudes subsistent car faire la preuve du caractère cancérogène d’une substance et évaluer son impact sur la survenue de cancers est une tâche très complexe. En effet, il est très difficile d’isoler le déterminant environnemental et d’en mesurer la part alors qu’un cancer peut résulter d’expositions simultanées ou successives à plusieurs facteurs. De plus, le temps écoulé entre l’exposition au risque et l’apparition de la maladie peut durer plusieurs dizaines d’années. Par ailleurs, on sait encore mal estimer le risque de cancers associés à des niveaux de pollution relativement faibles mais chroniques.
Toutes ces difficultés expliquent la coexistence d’études aux résultats discutables et parfois contradictoires. Ainsi, la complexité du sujet et les incertitudes scientifiques rendent difficile l’affirmation de chiffres et peuvent conduire soit à surestimer, soit à sous-évaluer l’impact de l’environnement dans les causes de cancers.
En tout état de cause, un facteur cancérogène établi sur la base d'une seule étude ne peut pas être tenu pour définitivement avéré. La suspicion doit être approfondie par des études ultérieures afin de valider, ou non, les premières conclusions. Ce n'est qu'après avoir réuni les résultats convergents d’un nombre suffisant d’études sur un même sujet que l'on peut affirmer la réalité d'un risque sanitaire.