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La prévention des cancers, c’est tout ce que nous pouvons faire, à titre individuel et collectif, pour diminuer le risque d’être un jour confronté à un cancer. L’objectif est d’éviter l’apparition de la maladie en limitant les expositions aux facteurs de risque connus, liés à nos modes de vie et à notre environnement. On parle plus précisément de « prévention primaire », par distinction avec la « prévention secondaire » qui consiste à détecter un cancer le plus tôt possible pour le soigner mieux.

On estime que plus d’un tiers des cancers pourraient être potentiellement évités par des changements dans nos modes de vie et dans notre environnement. Cela correspond à la proportion de cancers pour lesquels on est capable à ce jour d’établir des causes avec un certain degré de certitude. En agissant sur ces causes, on pourrait en théorie réduire de plus d’un tiers la mortalité par cancer. La prévention apparaît donc comme un moyen d’action essentiel pour faire reculer les cancers.

De multiples causes peuvent être à l’origine du développement d’un cancer. Le passage d’une cellule normale à une cellule cancéreuse est un processus long et complexe, au cours duquel différents facteurs interviennent et engendrent des mutations dans les gènes. Ces mutations peuvent être liées aux hasards des multiplications successives de nos cellules ou à une prédisposition génétique à certains cancers, donc à des facteurs internes que l’on cherche à maîtriser. Mais elles sont souvent provoquées ou favorisées par des agressions externes provenant de notre environnement, de notre lieu de travail ou de nos habitudes et conditions de vie.

Les facteurs externes qui agressent les cellules de notre organisme peuvent être de nature chimique (substances cancérogènes contenues dans la fumée du tabac, l’alcool, certains aliments, l’amiante, la pollution industrielle…), physique (rayonnements ultraviolets et ionisants) ou biologique (liés à des virus, des bactéries ou des parasites).

Une multitude de facteurs cancérigènes

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Ces différents facteurs interviennent en proportion très variable pour chaque type de cancer. Ils ont d’autant plus d’impact lorsque leurs attaques se répètent sur une longue période, parfois celle d’une vie humaine. De plus, des facteurs qui, isolés, ont peu d’influence, peuvent avoir un effet important quand ils sont conjugués à d’autres. En effet, c’est souvent l’interaction de plusieurs facteurs combinés qui est responsable de la survenue d’un cancer. Cela s’explique par le fait que les facteurs peuvent agir de différentes manières : certains initient le processus de cancer en provoquant des mutations dans les gènes des cellules, d’autres favorisent son développement en stimulant la prolifération des cellules endommagées.

Identifier ces facteurs et situations à risque et mesurer la part de responsabilité de chacun dans la survenue des cancers est une tâche complexe. De nombreuses études épidémiologiques sont effectuées chaque année dans le monde sur de larges populations pour progresser dans cet objectif. Elles ont contribué à la mise en évidence d’un certain nombre de facteurs de risque.

On distingue généralement deux grands types de facteurs cancérogènes sur lesquels on dispose de moyens d’agir, collectivement et individuellement.

Des facteurs liés à nos habitudes et conditions de vie :

  • le tabagisme

  • la consommation d’alcool

  • certaines habitudes alimentaires (notamment l’insuffisance de fruits et légumes)

  • le surpoids et l’obésité

  • le manque d’activité physique

  • l’exposition excessive au soleil sans protection adéquate.


Des facteurs liés à notre environnement :

  • le contact avec certains produits physiques et chimiques, notamment dans le cadre professionnel (amiante, benzène, poussière de bois…)

  • les rayonnements ionisants (d’origine naturelle comme le gaz radon ; ou artificielle comme les rayons X, gamma…)

  • les rayonnements ultraviolets (solaires ou artificiels)

  • l’exposition à certains virus et bactéries (papillomavirus humain, virus des hépatites B et C, virus d’Epstein Barr, bactérie Helicobacter pylori…)

  • l’exposition à certaines substances polluantes présentes dans l’air, la terre ou l’eau.

Parmi ces facteurs, certains ont une part plus importante que d’autres dans la survenue de cancers. En particulier, les études mettent en évidence l’importance du tabac, première cause de cancers, loin devant toutes les autres, et agissant souvent en interaction avec d’autres facteurs de risque.

Si la prévention offre de réelles possibilités de réduire les risques de développer un cancer à un âge précoce, elle ne permet pas de se prémunir contre tous les cancers. Autrement dit, même un mode de vie conforme à toutes les recommandations de santé ne constitue pas une assurance « tous risques ». Tout d’abord, parce qu’on ne peut pas maîtriser les nombreux facteurs qui jouent un rôle dans la survenue de cancers : c’est le cas en particulier des facteurs internes d’ordre génétique, mais aussi des risques environnementaux. Ensuite, parce qu’en l’état actuel des connaissances, une grande part des causes de cancers ne sont pas identifiées de façon certaine : dans beaucoup de cas, on suppose l’existence de certains facteurs, sans pour autant l’avoir clairement démontrée.

Ainsi, on est potentiellement capable de limiter la survenue des cancers du poumon ou des cancers de la peau, parce qu’on en connaît la principale cause (respectivement le tabac et le soleil) et que l’on peut agir par un changement d’habitudes. Pour d’autres cancers, dont les causes peuvent difficilement être influencées par un changement comportemental, la prévention n’est pas réellement possible à ce jour. C’est le cas par exemple du cancer du sein, pour lequel le dépistage reste le moyen d’agir le plus efficace.

Prévenir, ce n'est donc pas maîtriser tous les facteurs de risque de cancer. Mais c'est mettre le plus de chances possible de notre côté, en modifiant les modes et les conditions de vie en fonction des facteurs que l’on connaît et en limitant les expositions liées à notre environnement, par le biais d’une volonté politique forte.

Les conseils de prévention des cancers visent non seulement à limiter le risque d’être confronté au cancer, mais ils sont aussi bénéfiques contre d’autres maladies fréquentes et graves (affections cardiovasculaires, diabète…). Enfin, ils tendent à améliorer notre qualité de vie au quotidien, ce qui n’est pas négligeable.



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