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Le dépistage est une démarche qui permet de diagnostiquer tôt certains cancers. Il vise à détecter, en l’absence de symptômes, des lésions susceptibles d’être cancéreuses ou d’évoluer vers un cancer. On parle ainsi de dépistage lorsqu’on réalise des examens de surveillance alors qu’on se sent a priori en bonne santé.

L’objectif est d’identifier au plus tôt le cancer pour le traiter à un stade peu avancé et favoriser les chances de guérison. Dans certains cas, le dépistage peut même permettre d’éviter l’apparition d’un cancer grâce au repérage et au traitement d’une anomalie qui aurait pu évoluer en cancer en l’absence d’intervention (on parle alors de lésion précancéreuse).

Effectuer des examens alors qu’on se sent a priori en bonne santé peut paraître étrange, mais c’est une démarche essentielle pour le diagnostic de certains cancers. En effet, l’apparition d’un cancer traduit une longue histoire qui se déroule souvent en silence pendant des années avant de se manifester par des signes extérieurs. L’intérêt du dépistage, lorsqu’il est possible, est de repérer les éventuelles anomalies pendant la phase « cachée » de la maladie, c’est-à-dire à un stade précoce de son développement.

Les processus de développement des cancers sont variables : chaque cancer a son mode et sa vitesse de progression propres, que l’on appelle son « histoire naturelle », c’est-à-dire son évolution spontanée en dehors de toute intervention. Mais ces processus présentent des caractères communs, parmi lesquels l’existence de cette phase d’évolution « cachée » qui peut parfois durer plusieurs dizaines d’années. Entre l’infection par un papillomavirus (HPV) et l’apparition d’un cancer du col de l'utérus, il peut par exemple se passer plus de 10 ans. Cela laisse donc du temps pour interrompre, grâce au dépistage, l’enchaînement des étapes de développement d’un cancer.

Selon les types de cancers, le dépistage peut intervenir à différents stades du développement de la maladie. En effet, plusieurs étapes se succèdent, de la transformation d’une première cellule défectueuse à la formation d’une tumeur cancéreuse et à l’apparition de signes extérieurs.

Prévenir l’apparition d’un cancer

Il est possible, dans certains cas, de détecter une lésion avant même qu’elle ne dégénère en cancer. Le dépistage sert alors à reconnaître un état précancéreux afin d’agir préventivement pour éviter la possible évolution vers un cancer. On peut détecter des lésions précancéreuses pour le cancer du col de l'utérus et pour le cancer colorectal. Dans le cas du côlon-rectum par exemple, ces lésions sont appelées « polypes ». Tous les polypes ne se transforment pas en cancer, mais lorsque leur présence est décelée, ils peuvent être retirés lors d’un examen appelé coloscopie.

Diagnostiquer et traiter un cancer débutant

Plus généralement, le dépistage permet de déceler des lésions de très petite taille pouvant traduire la présence d’un cancer débutant. L’objectif est alors de pouvoir diagnostiquer le cancer à un stade précoce même s’il ne produit pas encore de symptômes. Pour le dépistage du cancer du sein par exemple, la mammographie permet de mettre au jour des anomalies qui ne sont ni visibles à l’œil nu sur le sein, ni palpables.

A partir du moment où des symptômes se manifestent (grosseur dans un sein, sang dans les selles…), on ne parle plus de dépistage mais de détection précoce. En effet, ce sont généralement d’autres types d’examens qui sont alors proposés par le médecin pour déterminer si ces symptômes traduisent la présence d’un cancer. Pour favoriser un diagnostic précoce dans ce cas, il est essentiel de savoir reconnaître les signes d'alerte et de consulter son médecin sans attendre.

L’examen de dépistage peut donner lieu à différents résultats. Dans la majorité des cas, aucune anomalie n’est décelée. Il suffit alors de renouveler l’examen de dépistage dans le délai recommandé par son médecin et de surveiller les signes d'alerte dans l’intervalle.

Lorsqu’une anomalie est décelée par le dépistage, des examens complémentaires plus approfondis sont alors nécessaires pour déterminer s’il s’agit ou non d’un cancer. En effet, le dépistage donne des indications qui peuvent faire suspecter la présence d’un cancer, mais il ne constitue pas un diagnostic.

Les examens complémentaires peuvent aboutir à trois types de résultats : il peut s’agir soit d’une anomalie bénigne (c’est-à-dire non cancéreuse) ; soit d’une lésion précancéreuse ; soit d’un cancer. Au final, seuls le prélèvement et l’analyse au microscope des cellules et tissus concernés (examens anatomocytopathologiques) permettent de poser avec certitude le diagnostic de cancer et de déterminer son stade d’évolution.

L’examen de dépistage, et après ?

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Le dépistage peut être réalisé soit dans le cadre d’un programme organisé par les autorités de santé, soit de façon individuelle sur prescription de son médecin.

  • Le dépistage est dit organisé lorsqu’une action d’incitation au dépistage est mise en œuvre par les autorités de santé sur la base de recommandations nationales. Il s’adresse aux personnes d’une certaine tranche d’âge qui ne présentent pas de risque particulier de cancer. Il existe par exemple un dépistage organisé du cancer du sein : les femmes de 50 à 74 ans reçoivent une invitation à aller se faire dépister par mammographie tous les deux ans. Un programme de dépistage organisé du cancer colorectal est également mis en place actuellement sur tout le territoire.

  • Le dépistage est dit individuel quand il repose sur une initiative du médecin ou de son patient. C’est le cas par exemple pour le dépistage du cancer du col de l'utérus ou pour celui du mélanome. Le dépistage se fait également sur un mode individuel pour les personnes qui présentent un risque plus élevé que la moyenne de développer tel ou tel cancer et qui bénéficient, à ce titre, d’un suivi spécifique.