Effectuer des examens alors qu’on se sent a priori en bonne santé peut paraître étrange, mais c’est une démarche essentielle pour le diagnostic de certains cancers. En effet, l’apparition d’un cancer traduit une longue histoire qui se déroule souvent en silence pendant des années avant de se manifester par des signes extérieurs. L’intérêt du dépistage, lorsqu’il est possible, est de repérer les éventuelles anomalies pendant la phase « cachée » de la maladie, c’est-à-dire à un stade précoce de son développement.
Les processus de développement des cancers sont variables : chaque cancer a son mode et sa vitesse de progression propres, que l’on appelle son « histoire naturelle », c’est-à-dire son évolution spontanée en dehors de toute intervention. Mais ces processus présentent des caractères communs, parmi lesquels l’existence de cette phase d’évolution « cachée » qui peut parfois durer plusieurs dizaines d’années. Entre l’infection par un papillomavirus (HPV) et l’apparition d’un cancer du col de l'utérus, il peut par exemple se passer plus de 10 ans. Cela laisse donc du temps pour interrompre, grâce au dépistage, l’enchaînement des étapes de développement d’un cancer.