Les risques de cancers ne sont pas les mêmes pour tous : ils dépendent notamment de notre sexe, de notre âge, de nos antécédents médicaux, de nos antécédents familiaux et de nos habitudes de vie. Il est important de connaître ses risques pour pouvoir les limiter en mettant en place une surveillance adaptée, en concertation avec son médecin.
Voici donc les principaux facteurs à prendre en compte et à évoquer avec son médecin :
L’âge
L’âge est le principal facteur qui favorise l’apparition de cancers. En effet, à l’exception de certains cancers qui touchent les adultes jeunes (lymphomes, mélanome, cancers du testicule et de la thyroïde), les cancers les plus fréquents apparaissent majoritairement après 50 ans. Leur fréquence augmente ensuite régulièrement avec l’âge. Dans les pays occidentaux, les trois quarts des cancers apparaissent après 55 ans, et plus de la moitié après 65 ans. Pour le cancer du sein par exemple, en France l’âge médian au moment du diagnostic est de 61 ans (cela signifie que la moitié des femmes chez qui on diagnostique un cancer du sein a plus de 61 ans). Pour le cancer de la prostate, il est de 72 ans. Pour le cancer colorectal, il est de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme.
Les antécédents personnels de cancer
Les antécédents personnels de cancer constituent un facteur de risque de récidive. En effet, une personne qui a déjà eu un cancer ou qui s’est déjà fait retirer une lésion précancéreuse (un polype de l’intestin par exemple) aura un risque plus élevé que la moyenne de développer à nouveau ce type de cancer. Elle doit donc bénéficier d’une surveillance plus systématique et régulière. C’est pourquoi il est essentiel de signaler à son médecin ce type d’antécédents.
Les antécédents familiaux
Les antécédents familiaux peuvent également être une indication de risque plus élevé pour certains cancers. Il est donc utile de les connaître et de les signaler à son médecin traitant. Cela n’est pas forcément inquiétant, car il est courant que plusieurs personnes d'une même famille aient un cancer : compte tenu de la fréquence de cette maladie, c'est souvent une simple coïncidence. Cependant, certains individus peuvent être porteurs d’un gène défectueux qui leur donne un risque anormalement élevé de développer un type précis de cancer. C'est ce que l'on appelle un « gène de prédisposition ». Ce gène peut être transmis d'une génération à l'autre. Hériter de ce gène ne signifie pas qu’on développera obligatoirement un cancer : ce n’est pas la maladie qui est héréditaire, mais seulement la prédisposition, c’est-à-dire la probabilité plus élevée de développer un certain type de cancer.
Les principaux cancers concernés par le risque familial sont les cancers du sein, de l'ovaire, du côlon et de la thyroïde. Il en existe d’autres, moins fréquents. On estime à l'heure actuelle que 5 à 10% de l'ensemble des cancers surviennent dans le cadre d'une prédisposition génétique.
Les éléments pouvant attirer l’attention du médecin sur la présence d’un risque génétique sont : la fréquence élevée dans une famille du même type de cancer ; les cancers bilatéraux, c'est-à-dire touchant les deux seins ou les deux ovaires ; la survenue d'un cancer à un âge anormalement jeune.
Le médecin peut alors proposer une surveillance particulière, comme des examens de dépistage spécifiques (coloscopie, échographie…), plus fréquents que la moyenne, à débuter à un âge plus jeune. Dans certains cas, il peut estimer utile d’orienter vers une consultation d’oncogénétique consistant à déterminer, à l’aide d’un arbre généalogique et de tests génétiques, s’il existe un gène défectueux propre à la famille.
Le phototype
Le phototype, c’est-à-dire le type de peau et sa sensibilité aux rayons ultraviolets, constitue un facteur de prédisposition aux cancers de la peau. Ainsi, le fait d’avoir la peau claire, les cheveux blonds ou roux et de bronzer difficilement constitue une susceptibilité, mais qui ne sera activée qu’en cas d’exposition excessive au soleil. Il est donc conseillé aux personnes concernées de se protéger des rayons ultraviolets et de faire surveiller leur peau régulièrement.
Le mode de vie
Le mode de vie peut enfin avoir un impact important car certains facteurs augmentent les risques de cancers : c’est le cas notamment du tabac, de l’alcool, d’une alimentation trop riche, d’un manque d’exercice physique ou d’une exposition excessive au soleil. Il est donc utile d’évoquer avec son médecin ses habitudes à l’égard de ces différents facteurs. La profession peut également avoir un impact, car il peut arriver que l’on soit exposé dans ce cadre à des substances cancérigènes.